Îles Britanniques 54 Geological Survey of the United Kingdom. Geological Survey of the United Kingdom (Great Britain, Ireland).
Geological Survey of Great Britain, 1867, 700 x 1200 mm.Quatre volumes grand in-plano oblong et 1 volume in-folio oblong. 1/2 chagrin noir à coins, plats de carton recouverts de percaline verte, dos à 5 nerfs richement ornés de motifs végétaux dorés, roulette dorée encadrant la 1/2 reliure et les coins, tranches dorées. Large titre et devise de la Monarchie britannique "Dieu est mon droit" et "Honi soit qui mal y pense" (ordre de la Jarretière) frappée or sur le plat supérieur. Dos, coins et coupes légèrement frottés, percaline du plat supérieur d'un volume "Great Britain" déchirée et en partie décollée.
Toutes les cartes sont somptueusement et minutieusement coloriées à la main. Les couleurs employées sont nombreuses, vives et d'une fraicheur exceptionnelle. Certaines cartes sont rehaussées d'or et de blanc. Cette palette de couleurs est destinée à faciliter la compréhension de lecture des cartes géologiques.
Ensemble monumental de cinq volumes reliés de cartes et de coupes géologiques, publiées par le Geological Survey of Great Britain sous la direction de Sir Roderick Impey Murchison et présentées à l’Exposition universelle de 1867 à Paris dans le palais du Champs-de-Mars, couvre l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Écosse et l’Irlande et décrit les formations géologiques, les structures stratigraphiques et les ressources minérales du Royaume-Uni au XIXᵉ siècle. Jules Marcou rédige alors une grande notice. Il demandera instamment à ce que l’ouvrage soit offert à la Société géologique de France.
La carte des Iles Britanniques est ainsi constituée :
- Trois volumes grand in-plano oblong "Great Britain" dont deux de cartes et un de coupes (68 coupes + 28 pl. géol. Coal-fields) ; deux échelles sont utilisées : "One Inch to one Mile" (75 cartes + index) et "Six Inches to one Mile" (40 cartes).
- Deux volumes "Ireland" dont un volume in-plano de coupes (20 coupes + 1 pl. géologique coal-field) et un volume in-folio oblong de 106 cartes.
Cette monumentale publication scientifique est également remarquable par sa qualité artistique et l'emploi des couleurs. Chaque planche est un véritable tableau.
"Le coloriage des cartes, comme celui des coupes longitudinales, est fait entièrement à la main ; aussi toutes ces cartes géologiques sont-elles beaucoup plus faciles à lire, plus nettes, et mieux exécutées que celles qui sont imprimées en couleur. De plus ce coloriage permet les additions et corrections, qui deviennent bien difficiles par le coloriage imprimé ; car alors il faut changer tout un système de planches lithographiques ou typographiques, tandis qu'il suffit de couper dans la feuille la partie changée, en collant à sa place, ou dessus, le carré de carte modifié par le coloriage à la main. (Jules Marcou)".
Au XIXᵉ siècle, le Royaume-Uni entreprend une œuvre scientifique sans précédent : dresser l’atlas géologique complet de ses îles. Dirigé par le Geological Survey, ce projet impressionne par son ampleur et par la qualité de son exécution. En 1867, lors de l’Exposition universelle, on peut admirer d’immenses portefeuilles où s’alignent cartes coloriées, coupes transversales et verticales, accompagnées d’index et de légendes précises.
L’Atlas couvre peu à peu l’ensemble de l’Angleterre, du pays de Galles, de l’Écosse et de l’Irlande. Les cartes sont dressées à deux échelles : l’une très fine, six pouces par mille, qui permet de saisir le détail du terrain, et l’autre plus générale, un pouce par mille. Les coupes transversales montrent les failles, plis et couches enfouies, parfois déduites par les géologues, tandis que les coupes verticales indiquent avec rigueur l’épaisseur des strates. Toutes ces représentations sont coloriées à la main, ce qui les rend à la fois nettes, esthétiques et facilement modifiables en cas de découvertes nouvelles.
Cette souplesse se révéla précieuse, par exemple lorsque le terrain rhétique fut reclassé en 1864, obligeant à retoucher plusieurs feuilles déjà publiées. Grâce à ce procédé, l’Atlas progresse rapidement : en dix ans, plus de soixante nouvelles cartes voient le jour, portant à cent treize le nombre total de feuilles pour la Grande-Bretagne. Elles couvrent entièrement le pays de Galles et une large part de l’Angleterre, tandis que l’Écosse et l’Irlande avancent elles aussi. Cette dernière compte déjà cent deux cartes et une vingtaine de grandes coupes, même si le nord de l’île reste encore à explorer.
Le code chromatique de l’Atlas est d’une richesse rare : plus de cent trente teintes et nuances distinguent les formations. Chaque subdivision, même locale, est retenue, car elle traduit avec précision la diversité des terrains et la continuité des temps géologiques. Les cartes sont accompagnées de mémoires descriptifs, véritables commentaires scientifiques, et d’index détaillés qui permettent de suivre l’avancée des publications. Pour favoriser la diffusion, chaque feuille est vendue séparément à prix modique, ce qui explique un succès considérable : certaines années, plus de cinq mille exemplaires sont écoulés, preuve de la popularité de la géologie en Angleterre.
Autour de ce travail gravitent trois grands musées à Londres, Dublin et Édimbourg, où sont rassemblés fossiles, roches et minerais. Une école royale des mines assure la formation des ingénieurs et renforce les liens entre recherche et industrie. À la tête de l’ensemble, Sir Roderick Murchison coordonne une cinquantaine de géologues et paléontologues répartis en trois branches – anglaise, écossaise et irlandaise. Les moyens engagés sont considérables : près de 20 000 livres sterling en 1867, soit un budget bien supérieur à celui d’autres pays européens.
Chaque année, un rapport officiel détaille les progrès, les ventes, les découvertes nouvelles et les méthodes employées. Aux yeux de Jules Marcou, observateur attentif, ce vaste chantier représente le modèle par excellence de la cartographie géologique. Plus qu’un simple relevé scientifique, l’Atlas devient un véritable monument national, miroir du sol britannique et de son histoire géologique, appelé à inspirer durablement les autres nations.
Jules Marcou, né le 20 avril 1824 à Salins-les-Bains (Jura) et mort le 17 avril 1898 à Cambridge (Massachusetts), est un géologue français, connu pour avoir publié, le premier, une carte géologique des États-Unis en 1855. En 1845, il devient membre de la Société géologique de France. Il sera, quelques années plus tard, le second géologue à publier une carte géologique mondiale en 1861.
Connu pour son caractère abrupt et son franc-parler, il se fera beaucoup d'ennemis dans les milieux de la géologie.
10000.00 - 15000.00 €
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