Rare composite atlas by Florimi
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OBJETS D'ART ET DE BEL AMEUBLEMENT
Saturday 6 December, 2025 13:00
La Chaudronnerie, 17 rue du Port, 75009 Nogent-sur-Marne, France
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6 December 11.00 - 12.00
at La Chaudronnerie, 17 rue du Port, 75009 Nogent-sur-Marne, France
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LOT 1.
FLORIMI, Matteo. [Recueil de 17 planches de vues]. Sienne,
ca. 1600
Recueil in-folio de 17planches gravées. Ancienne
numérotation à l’encre brune en haut à droite des planches (lacunes). Reliure
fragmentaire en parchemin d'époque à rabat, dont il ne subsiste que le
parchemin du plat inférieur, large trou circulaire en bas de plat inférieur
affectant 4 planches. Quelques planches détachées, certaines affectées de
larges déchirures et mouillures, marges et bordures effrangées, la dernière
planche est lacunaire. Belle impression.
Ex-libris manuscrit au verso de la vue de Palerme « Ex
Libris B.M. de S[an]cto Sulpitio ».
Rare ensemble relié illustré de 17 vues en perspective cavalière publiées à Sienne par Matteo Florimi.
Le recueil comprend 10 planches illustrant des villes
d'Italie : Palermo, Messina, Bologna, La Nobiliss.a Citta di Piacenza, Sena
Vetus Civitas Virginis, La Famosa Citta D'Ancona, Pisa, Perusia Augusta,
Fiorenza, Pavia ; les autres planches figurées sont : Algeri (Alger), Valletta
Citta Nova di Malta (La Valette), Moscovia (Moscou), Marsilia (Marseille),
Sevilla (Séville), Cairus, quae olim Babylon; Aegypti Maxima Urbs (Le Caire), La Cuccagna. Descrittione del Gran Paese
de Cuccagna dove que piu Dorme piu Guadagna (le pays de Cocagne).
Ces plans de villes ou vues cavalières légendées de la fin
du XVIᵉ siècle offrent une
vue détaillée des villes, grâce à leur légende qui les accompagne et donnent un
aperçu complet du paysage urbain, incluant les bâtiments importants, les rues
ainsi que des indications géographiques.
Éditeur et marchand de livres et d’estampes d’origine
calabraise, actif à Sienne où il ouvrit un atelier dans les Banchi en 1581.
Florimi produisit des estampes de nombreuses villes et territoires du monde
entier, qui ne furent jamais dessinées pour lui, mais furent des emprunts de
gravures préexistantes ou de cartes publiées par d’autres imprimeurs. Dans la
seconde moitié du XVIe siècle, il fit preuve d’une vision prospective en se
consacrant à la production de vues de villes à vol d'oiseau aussi fidèles que
possible. Florimi copia des cartes d’Antonio Lafreri, Claude Duchet et Abraham
Ortelius. En ce qui concerne son activité cartographique, en 1600, Matteo
Florimi appela le graveur flamand Arnoldo degli Arnoldi à travailler dans son
atelier avec la promesse d’une rémunération plus importante que celle que lui
accordait Giovanni Antonio Magini, avec lequel l’artiste collaborait. Cette
offre de Florimi déclencha la colère de Magini, qui, sans le nommer, le
qualifia de « faussaire envieux » pour lui avoir volé un cartographe aussi
talentueux. La collaboration entre Florimi et Arnoldi ne dura que deux ans
(1600-1602), mais fut fructueuse : ils publièrent ensemble le Stato di Siena,
la Choronografia Tusciae, la Nuova descrittione della Lombardia, l’Europa, l’America
et la Descrittione Universale della Terra.
Description des planches :
Palermo.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 40 x 53 cm.
Rare vue à vol d’oiseau représentant la ville et le port à
l’intérieur des remparts, avec la campagne environnante. Le titre et le texte
dédicatoire sont inscrits dans de riches cartouches à enroulements. Les
principaux édifices et places sont indiqués par des numéros, avec une table de
renvoi numérotée de 1 à 128, adresse de l’éditeur au bas de la planche.
L’une des premières vues imprimées de Palerme dressée
d’après celles de Braun et Hogenberg et de Majorchus. (Bifolco-Ronca III,
1170).
Nombreuses taches brunes, 2 petits trous avec manques en
partie droite, marge inf. abimée avec petits manques dans la légende.
Messina.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 37 x 46 cm.
Vue à vol d’oiseau. En haut, au centre, figure le titre
gravé : MESSINA. Le long de la marge inférieure se trouve une légende numérotée
comportant 167 renvois vers les lieux et monuments remarquables. Adresse de
l’éditeur au bas de la planche. Matteo Florimi reprend le modèle établi par
Argaria et Lafreri. Il reprend fidèlement la représentation de la ville telle
qu’elle apparaît dans le modèle de 1567. La carte de Gaspare Argaria constitue
la première représentation complète de la ville de Messine. (Bifolco-Ronca III,
1132).
Large déchirure à droite dans la marge le long de la bordure
d’encadrement. Petites taches brunes principalement dans les marges.
Bologna.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 39 x 50 cm.
Vue à vol d’oiseau de Bologne. Dans la partie inférieure
droite figure l’adresse : “Matteo Florimi forma. In Siena”. En haut à droite,
dans un cartouche, est gravé le titre : BOLOGNA. Le long de la marge inférieure
figure une légende alphanumérique comportant 159 renvois (A–M et 1–149) aux
lieux notables (luoghi notabili), répartis sur treize colonnes.
Le plan de la ville publié par Matteo Florimi reprend
fidèlement la carte de Claudio Duchetti (1582), elle-même fondée sur la
première représentation imprimée du plan de Bologne, gravée par Agostino
Carracci et publiée par l’éditeur Giovanni Rossi en 1581. Elle se distingue par
le titre gravé en haut à droite, encadré d’un simple filet rectangulaire, et
par la légende inférieure, également alphanumérique, qui ne comprend que 149
renvois, contre 179 dans le modèle de Duchetti.
Les édifices religieux sont représentés avec une grande
clarté ; à l’intérieur du périmètre romain, on reconnaît aisément la nouvelle
cathédrale Saint-Pierre et l’église San Petronio, rendues avec une grande
précision architecturale. En dehors du quadrilatère romain apparaissent
distinctement le complexe de Santo Stefano, l’église San Procolo, ainsi que la
cathédrale des saints Nabore et Félix. Une attention particulière est accordée
à la structure défensive : le plan montre deux tronçons de murailles aujourd’hui
disparus, l’un le long du canal du Reno, l’autre entre le Serraglio di Strada
Castiglione et l’abbaye de San Procolo. ((Bifolco-Ronca III, 1079).
Marge gauche fragilisée et friable jusqu’au bord du sujet.
La Nobillissima Citta di Piacenza.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 37,5 x 51 cm.
Vue à vol d’oiseau. Titre gravé en haut au centre, sous la
bordure supérieure : LA NOBILISSIMA CITTÀ DI PIACENZA. En bas à gauche figure
l’adresse de l’éditeur : Matteo Florimi for. Le long de la marge inférieure,
disposée sur douze colonnes, se trouve une légende numérique comportant 118
renvois vers les principaux lieux et monuments de la ville.
Le plan perspectif de Plaisance publié par Matteo Florimi
est fondé sur le modèle de Paolo Ponzoni (1572), comme l’atteste la présence de
la légende à 118 renvois, absente de la carte éditée par Orlandi. La colonne
qui séparait autrefois les possessions des Dominicains de San Giovanni de
celles des Templiers, visible sur la planche de Ponzoni et sur sa première
copie, a toutefois disparu ici. (Bifolco-Ronca III, 1189).
Pâles mouillures dans les marges, petits manques de papier
dans les marges inférieures.
Sena Vetus Civitas Virginis.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 37,7 x 51 cm.
Plan axonométrique de la ville de Sienne, le titre gravé en
haut, sous la bordure supérieure : SENA VETUS CIVITAS VIRGINIS. En bas à gauche
figure l’adresse de l’éditeur : Matteo Flor. for. Le long de la marge
inférieure se trouve une légende numérique de 119 renvois vers les principaux
lieux et monuments, répartie sur dix-sept colonnes.
Ce plan de Sienne, gravé d’après le modèle dessiné par
Francesco Vanni et publié par Pieter de Jode en 1597, reprend dans une forme
simplifiée et au trait plus libre la planche de Vanni–De Jode, dont il adopte
également le titre. La légende, en plus des indications toponymiques
directement tirées du modèle, ajoute les renvois relatifs aux portes de la
ville, qui dans la version originale étaient intégrées au dessin. On passe
ainsi de 110 renvois dans le plan d’origine à 119 dans cette version.
Étant donné les relations de collaboration connues entre
Florimi, Vanni et De Jode, il est probable que la date d’édition de ces deux
planches soit très proche.
En 1597, Florimi publia les planches illustrant la Vie de
sainte Catherine, gravées par De Jode d’après Vanni ; il est donc vraisemblable
que la carte de Sienne ait été réalisée peu avant ou peu après, et qu’elle
précède légèrement les autres vues urbaines éditées par Florimi entre la fin du
XVIᵉ et le début du XVIIᵉ siècle. (Bifolco-Ronca III,
1196).
Pâles mouillures.
La Famosa Citta D'Ancona.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 39,3 x 50 cm.
Vue à vol d’oiseau avec le titre gravé en haut au centre,
sous la bordure supérieure : LA FAMOSA CITTÀ D’ANCONA. Le long de la marge
inférieure, répartie sur douze colonnes, figure une légende alphanumérique
(A–Z, AA–SS, 1–42, ainsi que deux renvois signalés par les symboles † et *)
suivie de l’adresse de l’éditeur : Matteo Florimi forma in Siena. L’orientation
est indiquée par une rose des vents placée dans la mer, avec le nord dirigé
vers la gauche.
Ce plan est une copie de la carte d’Ancône signée du
monogrammiste A.B., attribuée à Donato Bertelli, elle-même fondée sur la carte
de Giacomo Fontana (1569), dont elle reprend également le titre. Deux
différences majeures sont à noter : la surface représentée, réduite vers le
sud, et une légende corrigée. L’entrée « E », laissée vierge sur la carte de
Bertelli, a disparu ici ; dans le plan de Fontana, elle renvoyait à la
Citadelle d’Antonio da Sangallo, située dans une zone non représentée ni sur la
planche de Bertelli ni sur celle de Florimi. (Bifolco-Ronca III, 1076).
Pâles mouillures.
Pisa.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 39,3 x 52,5 cm.
Plan à vol d’oiseau dessiné par Achille Soli et imprimé à
Sienne par Matteo Florimi.
Dans l’angle supérieur gauche figurent les armoiries de la
famille Médicis et celles de la ville de Pise (croix pisane) ; au-dessous, dans
un petit cartouche, est gravé le titre : PISA. Dans un cartouche en haut à
droite, la légende numérique (Luoghi notabili) comporte 91 renvois, répartis en
deux colonnes, suivie de la mention : ACHILLE SOLI PITORE FECIT. En bas à
droite, figure l’adresse de l’éditeur : Matteo Florimi formis Siena.
Les habitations et édifices secondaires sont représentés de
manière simple et uniforme ; les principaux monuments, dont les façades sont
tournées vers l’observateur, sont eux-mêmes traités de façon assez sommaire ou
inexacte.
Ce plan, dessiné par l’artiste pisan Achille Soli et publié
à Sienne par Matteo Florimi, constitue le premier véritable portrait
cartographique de la ville de Pise, qui servit de modèle à toutes les
représentations ultérieures. (Bifolco-Ronca III, 1190).
Pâles mouillures, petit manque dans la carte dans l’angle
sup. gauche, éraflure dans l’angle inf. droit avec légère perte de la surface
gravée.
Perusia Augusta.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 40,7 x 52,5 cm.
Vue à vol d’oiseau. En haut au centre, sous la bordure
supérieure, figure le titre gravé : PERUSIA AUGUSTA. Le long de la marge
inférieure se trouve une légende numérique de 119 renvois vers les lieux et
monuments notables, répartie sur dix-sept colonnes. Dans un cartouche, en bas à
droite, on peut lire :
“Luoghi fuor de le mura che non se son potute mettere in
disegno, de’ quali i nomi sono qui sotto: S. Caterina monasterio di monache,
Cappuccini del monte, hospidale di S. Cosimo e Damiano, Cappuccini, S. Bened.
monache.” L’orientation est donnée par une rose des vents, l’ouest placé en
haut.
Rare plan anonyme, sans date ni adresse d’éditeur, attribué
à Mario Cartaro. Cette carte reprend de manière explicite la peinture murale
d’Egnazio Danti réalisée dans la Galerie du Belvédère au Vatican, intitulée
Perusiae Augustae Chorographia (1581–1582), faisant partie du cycle d’affreschi
achevé en 1585. La représentation de Danti combine plan et vue perspective,
selon un modèle qui sera ensuite repris par Eusebi dans sa célèbre planche de
1602 et par Faucci en 1808.
La structure urbaine ainsi établie servira de modèle aux
plans des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles.
L’orientation particulière du plan s’explique sans doute par
la volonté d’unifier le point de vue de la vue et du plan, mais aussi par le
désir d’offrir une vision frontale des deux édifices majeurs de la ville : la
cathédrale San Lorenzo et la Rocca Paolina.
Une riche légende 1-119, permet d’identifier portes,
hôpitaux et établissements religieux. (Bifolco-Ronca III, 1183).
Large déchirure transversale sur toute la moitié gauche de
la carte et déchirure de 5 cm du même côté, angle sup. droit manquant avec
perte dans le sujet, larges mouillures principalement au verso.
Fiorenza.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 40,5 x 50,5 cm.
Premier état de cette vue à vol d’oiseau.
Au centre, sous la bordure supérieure, figure le titre gravé
: Fiorenza. En haut à gauche, une rose des vents est représentée, sans
indication des points cardinaux ni des noms des vents. En haut à droite, sont
figurées les armoiries de la famille Médicis et celles de la ville de Florence.
En bas à gauche, une légende numérotée renvoie aux toponymes relatifs à la
Fortezza da Basso ; en bas à droite, une autre légende (numérotée de 1 à 228)
désigne les lieux notables de la ville (Luoghi notabili).
Cette planche est une reprise simplifiée, par Matteo
Florimi, de la vue de Florence publiée par Stefano Bonsignori en 1594, comme le
montre notamment la disparition de la colonne de la Piazza San Marco et la
modification de la série de renvois toponymiques. Il est cependant plus
probable qu’il s’agisse d’une copie de la carte de Rascicotti, à laquelle elle
est identique à l’exception de la dédicace à Ferdinand, absente ici.
(Bifolco-Ronca III,1103).
Très légère atteinte à la cuvette en bas à gauche.
Pavia.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 41 x 56 cm.
Plan perspectif à projection oblique gravé par Raffaello
Schiaminossi. En haut au centre, sous la bordure supérieure, est gravé le titre
: PAVIA. Le long de la marge inférieure figure une légende numérique comportant
125 renvois vers les lieux et monuments remarquables, répartis sur douze
colonnes, manque l’adresse de l’éditeur, en bas à droite : Matteus Florimus
for. (manque angulaire). En bas, à gauche, figure le monogramme S/RAF,
identifiant Raffaello Schiaminossi comme graveur de la planche. Aucune orientation
ni échelle graphique n’est indiquée.
Le plan reprend celui de Lodovico Corte et Giovanni Maggi,
dont il conserve la composition et le tracé. Bien qu’elle ne soit pas datée, il
est probable que la gravure ait été réalisée la même année que le modèle (1600)
ou peu après. (Bifolco-Ronca III,1181).
Pâles mouillures, bord sup. très abimé avec atteinte au
sujet, marge gauche fragilisée, manques angulaires en bas, à gauche et à
droite, avec perte de texte, fente le long du pli central en partie inf. sur 11
cm.
Algeri.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 38,4 x 50,5 cm.
Plan perspectif de la ville d’Alger, non daté, signé par
Matteo Florimi. En haut au centre, le long de la bordure supérieure, est gravé
le titre : ALGERI. Le long de la marge inférieure, répartie sur six colonnes,
figure une légende alphanumérique comportant 71 renvois (4–Z, 1–48) vers les
lieux et monuments remarquables. En bas à droite est figurée une échelle de 50
pas (“Schala di parsa cinquanta”, soit env. 17 mm = 50 pas), suivie de
l’adresse de l’éditeur : Matteo Florimi for. L’orientation est indiquée par une
rose des vents placée dans la mer, avec le nord-est dirigé vers le bas.
Florimi reprend ici un modèle antérieur, récemment identifié
comme la grande carte d’Alger publiée à Venise en 1573, gravée sur quatre
feuilles assemblées, dotée d’un privilège pontifical de dix ans, d’un privilège
de vingt ans du Sénat de Venise et d’un privilège particulier accordé à Don
Alfonso de Stuniga (Alfonso Zúñiga).
Le cartouche dédicatoire de cette édition vénitienne,
adressé à Philippe II d’Espagne, indique que la vue de la ville d’Alger fut
dessinée par Ioannes Paricus (Giovanni Pacheco) et corrigée et augmentée par
Alfonso Zúñiga (ou de Stuniga), tous deux Espagnols. (Bifolco-Ronca I,124).
Manque angulaire dans le sujet en bas à gauche et dans le
texte en bas du pli central, angle inf. droit déchiré sans manque.
Valletta Citta Nova di Malta.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 32 x 42 cm.
Premier état de ce plan perspectif anonyme, sans date ni
adresse d’éditeur, attribué à Matteo Florimi.
En haut, dans une bannière sous la bordure supérieure, est
gravé le titre : VALLETTA CITTÀ NOVA DI MALTA. Dans l’angle supérieur gauche,
un grand cartouche contient la légende intitulée LUOGHI NOTABILI DELLA CITTÀ
VALLETTA, composée de 56 renvois numérotés, répartis sur deux colonnes,
identifiant les lieux et monuments remarquables de la ville. Au bas du
cartouche figurent des indications métriques : « La superficie du terrain à
l’intérieur de la ville est de 148 885 cannes carrées. » Dans un cartouche ovale
en bas à droite figure une petite carte de l’archipel maltais, orientée avec le
nord en bas, accompagnée d’une rose des vents et d’une échelle indiquant : «
Scala di miglia dieci = 33 mm. » Une autre rose des vents, gravée dans la mer,
donne également l’orientation du plan principal de La Valette.
À gauche figurent les armoiries d’Alof de Wignacourt
(1547–1622), Grand Maître de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem de 1601 à 1622.
Le plan reprend la carte établie par Francesco Villamena
gravé en 1602 d’après un dessin envoyé par le chevalier de Malte Fra Francesco
dell’Antella à Giacomo Bosio, dans une lettre datée du 1er septembre 1600.
Cette planche fut publiée dans l’ouvrage de Bosio, Dell’Istoria della Sacra
Religione et Illustrissima Militia di San Giovanni Gierosolimitano, troisième
partie, imprimée à Rome par Guglielmo Facciotto en 1602, et dédiée à Alof de
Wignacourt, dont les armes apparaissent également sur la carte. Dans l’angle
supérieur droit du modèle original figurait le texte intégral de la lettre de
dell’Antella, absent de la présente planche.
L’attribution de cette planche anonyme, dépourvue de la
lettre et de toute mention d’éditeur, à Matteo Florimi, a été proposée par Van
der Heijden, puis confirmée par Boffa. Ganado, plus réservé, estime qu’elle
pourrait avoir été imprimée à Rome entre 1602 et 1622, son exemplaire provenant
d’un recueil composite réunissant principalement des planches de Giovanni
Orlandi, mais aussi dix-sept planches signées Florimi. Il considère toutefois
improbable que Florimi en soit l’éditeur, rappelant que sa mort (en 1612)
coïncide avec la fin du privilège décennal accordé au plan de Villamena.
Cependant, l’histoire de l’activité éditoriale de Matteo
Florimi montre qu’il violait fréquemment les privilèges d’exclusivité pour
publier des cartes concurrentes inspirées d’œuvres protégées.
Le second état de la planche, imprimé à Sienne par Filippo
Succhielli, confirme selon plusieurs chercheurs que Florimi fut bien l’auteur
de cette édition parallèle du plan de La Valette, probablement publiée la même
année que le modèle original (1602). (Bifolco-Ronca III, 903).
Deux fentes en marge inf., l’une affectant le filet
d’encadrement. Bel exemplaire.
Moscovia.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 35,8 x 50 cm.
Rare vue à vol d’oiseau de Moscou, reprise de la première
vue de la ville publiée par Braun & Hogenberg dans le Civitates Orbis
Terrarum*. Adresse éditoriale en bas à gauche Matteo Florimi for. In Siena.
Le centre fortifié de l’ancienne ville y est représenté avec
ses nombreuses églises. La gravure montre également des personnages circulant
en traîneaux tirés par des chevaux et l’une des plus anciennes représentations
connues de skieurs de fond.
Au premier plan apparaissent deux vaches et plusieurs
soldats russes armés à cheval, symbolisant la puissance militaire croissante de
Moscou sous le règne du grand-duc Ivan IV (Ivan le Terrible), premier souverain
à porter le titre de tsar de Russie, qui fit de Moscou la capitale du
grand-duché en 1547, peu avant la réalisation de cette vue.
Le cartouche porte la légende suivante (traduction) : «
Moscou, capitale de la région éponyme, est deux fois plus vaste que Prague en
Bohême ; elle possède des bâtiments en bois et de nombreuses rues, mais
espacées les unes des autres, avec de larges intervalles entre elles. La
Moskova arrose la ville. »
*Le Civitates Orbis Terrarum est le plus important recueil
de vues de villes du XVIᵉ
siècle, compilé par Georg Braun, chanoine de Cologne, qui conçut le projet de
plus de 500 plans et vues de villes. (Bifolco-Ronca II, 536).
Pâles mouillures, tache brune en bas à gauche dans la marge.
Bel exemplaire.).
Marsilia.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 40 x 51 cm.
Vue à vol d’oiseau de la ville à l’adresse de Matteo
Florimi. En haut au centre, le titre : MARSILIA. Légende dans la marge
inférieure : Massilia, overo Massalia, e Marsilia citta antica tra le Francesi
nella provincia di Vienna, edificata da Greci: illustre per la civilta,
chiarissima per lo studio delle lettere, potente merce del Mare, e delle
richezze in essa abbondevol; di modo che per gli esercitij di Minerva succede
ad Atene, per la potenza a Rodiani, per le ricchezze a Lacedemoni. Di cui fa
menzione Cesare nel principio del secondo libro delle guerre civili, e Lucano
nel terzo della guerra civile racconta lo suo assedio portole da Romani.
[Massilia, ou Massalia, et Marsilia, cité ancienne des Français dans la
province de Vienne, fondée par des Grecs ; illustre par sa civilisation, très
renommée pour l’étude des lettres, puissante par le commerce maritime, et
abondante en richesses ; de telle sorte que, pour les exercices de Minerve,
elle succède à Athènes, pour la puissance aux Rhodiens, pour les richesses aux
Lacédémoniens. César en fait mention au début du deuxième livre des Guerres
civiles, et Lucain, dans le troisième de la Guerre civile, raconte le siège
qu’elle subit de la part des Romains]. Au bas de la planche, légende
alphabétique sur trois colonnes, avec renvois (A–R) vers les lieux et monuments
remarquables.
Cette vue suit de près le modèle anonyme de Marseille décrit
par Bifolco-Ronca sous le numéro 425 (attribué soit à Mario Cartaro, soit à
l’atelier de Claudio Duchetti). Le texte inférieur et la légende alphabétique
de Florimi sont repris du modèle. (Bifolco-Ronca II, 426).
Petites taches
brunes, accroc en bas à droite dans la carte au-dessus de la légende avec
atteinte au sujet, marges abimées affectant les bords de la carte, manque dans
l’angle inf. droit avec atteinte à l’adresse de Florimi.
Sevilla.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 37,5 x 50,5 cm.
Vue à vol d’oiseau de Séville. En haut, au centre, le titre
: SEVILLA. En pied, légende sur huit colonnes, avec 59 renvois vers les lieux
et monuments remarquables. En bas à droite l’adresse : Matteo Florimi formis.
Plan non orienté, sans échelle.
Copie légèrement réduite du plan à vol d’oiseau édité par
Pietro de Nobili ; la légende avec 59 renvois est identique à celle du
prototype. La planche fut très probablement gravée après l’expiration, en 1595,
du privilège décennal de Nobili. (Bifolco-Ronca, II, 487).
Deux trous en bas, dans la légende en vis-à-vis (2 x 3 cm),
Pâles mouillures. Belle impression.
Cairus, quae olim Babylon; Aegypti Maxima Urbs.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 34 x 45,7 cm.
Vue à vol d’oiseau du Caire. Titre en haut : CAIRUS, QUAE
OLIM BABYLON; AEGYPTI MAXIMA URBS. En bas un cartouche rectangulaire renferme
une légende avec 17 renvois, disposée sur quatre colonnes. Adresse de Matteo Florimi formis placée après
le texte latin Pyramides in Aegypto nihil aliud fuerunt, quam regum pecuniarum
otiosa ostentatio… La composition
horizontale présente la ville vue depuis la rive occidentale du Nil.
La planche dérive du modèle Zorzi–Pagano, La vera
descritione de la gran città del Caièro, Venise, 1549 (grande vue sur 21 blocs
xylographiques), et reprend, avec de menues variantes, le plan publié dans le
premier volume de la Civitates Orbis Terrarum (G. Braun & F. Hogenberg,
1572). La légende avec 17 renvois dérive du Civitates, tout comme
l’inscription, qui, dans la version d’origine, est placée dans l’angle
supérieur droit. (Bifolco-Ronca I, 129).
Deux trous en bas, dans la légende en vis-à-vis (2 x 3 cm),
larges mouillures.
La Cuccagna. Descrittione del Gran Paese de Cuccagna dove
que piu Dorme piu Guadagna.
Sienne, Matteo Florimi, ca. 1600. Dimensions de la carte
hors marges : 36 x 50 cm.
Description du Pays de Cocagne. Titre en haut lacunaire.
Adresse de Matheo Florimi Formis placé en pied de la carte, au milieu.
Cartouche en bas à droite contenant des vers burlesques en italien : « Questo
un Paese d’altro eh Alamagna… » traduction [Voici un pays bien autre que
l’Allemagne : on y rachète sa paresse, chacun y fait bonne chère. Sans argent
ni besoin de s’enrichir — c’est le pays de Cocagne. Ici, moins on travaille,
plus on gagne ; qui n’est pas fainéant, qu’on l’exile ! On vit sans souci, on chante,
jusqu’à Ghirimetta qui se plaint d’amour. Les miches sortent d’elles-mêmes des
fours ; il pleut pigeons, alouettes et gâteaux ; la foudre grille des foies ;
des fontaines jaillissent vins grecs et muscat. De partout surgissent les mets,
les prés sont en fête ; tourtes frites et beignets abondent, et mille autres
bonnes choses — comme on le voit sur cette “géographie”, faite par un certain
drôle qu’on dit menteur].
Cette planche inspirée de l’imagerie populaire publiée par
Matteo Florimi à Sienne est similaire à la gravure d’Ambrogio Brambilla,
publiée à Rome.
La thématique du Pays de Cocagne popularisée à la
Renaissance est présente en Italie du Nord et dans le monde germanique. C’est
une satire sociale qui décrit le monde à l’envers. C’est le royaume d’abondance
et d’oisiveté où « plus on dort, plus on gagne », une utopie satirique
renversant l’éthique du travail et la parcimonie.
Cette gravure illustre la végétation, les victuailles et le
comportement des habitants du Pays de Cocagne. Des aliments délicieux poussent
sur les arbres et des rôtis tombent du ciel, prêts à être mangés. Des montagnes
de fromage et des rivières de vin s’ajoutent à la topographie de ce lieu
imaginaire.
Ambrogio Brambilla, La Cuccagna… dove chi più dorme più
guadagna, eau-forte, Rome, 1575-1590 env. (British Museum, inv. 1874,0613.587.
Deux trous en bas, dans la légende en vis-à-vis (2 x 3 cm),
mouillures, large manque en partie sup. avec perte du sujet et d’une partie du
titre, déchirures dans la planche, doublée sur papier ancien. En l’état.
- Bifolco-Ronca, Cartografia y topografia italiana del XVI
secolo.
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